LA MONNAIE.


 

La monnaie de compte s'exprimait en livres, sous et deniers. Anciennement la livre, monnaie de compte correspondait à un poids d'argent d'une livre. Charlemagne ayant ordonné que le sou d'argent soit précisément la vingtième partie de 12 onces, on s'accoutuma à regarder, dans les comptes numéraires, 20 sous comme une livre. C'est à l’avènement des Valois que le terme de sou s'appliqua à la division de la livre ; on distinguait les sous tournois et les sous parisis.

1 livre = 20 sous ( ou 20 sols )

1 sou = 12 deniers

1 obole = 1/2 denier

1 pistole = 10 livres

1 liard = 3 deniers

Les monnaies en usage lors de la Révolution sont :

Or Louis pesant 7,65g frappé en 1785.

Argent écu de 6 livres frappé en 1774.

Argent écu de 3 livres frappé en 1789.

Argent pièce de 20 sols frappé en 1788.

Argent pièce de 12 sols frappé en 1788.

Argent pièce de 6 sols frappé en 1782.

Cuivre sol double frappé en 1785.

Cuivre sol simple frappé en 1789 et 91.

Cuivre liard double frappé en 1783 et 91.

Cuivre liard simple frappé en 1783 et 91.

Cuivre denier frappé en 1783 et 91.

L'utilisation du sou s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Dans les années 1940, on disait encore un sou pour désigner la pièce de 5 centimes, 10 sous pour la pièce de 50 centimes, 20 sous pour la pièce de 1 franc et cent sous pour la pièce de 5 francs. Dans les campagnes, il n’était pas rare d’utiliser aussi la pistole qui valait 10 francs, et l’écu qui valait 3 francs.

L'usage s'est conservé aussi d'appeler la pièce de 20 francs or, Louis quelquefois Napoléon.

L'assignat et le mandat

Le 4 novembre 1789, Talleyrand, alors évêque d'Autun et député, propose de mettre les biens du clergé à la disposition de la nation pour améliorer l'état des finances. A charge, pour celle-ci de rétribuer le clergé et d'assurer les dépenses du culte. Cette idée est retenue et les députés décident de rembourser les dettes de l'état grâce à un billet portant l'indication d'une valeur garantie sur les biens du clergé. On dit que le billet est assigné sur les biens du clergé, d'où le nom d'assignat donné au billet lui-même. La première émission comporte uniquement des billets de 1000 livres portant intérêt à 5 %. L'inflation grandissante et la dépréciation du papier entraînent une perte de confiance en l'assignat dont la valeur chute vertigineusement.

Le 30 pluviôse an IV (19 février 1796), la planche à billets destinée à imprimer les assignats est solennellement détruite et le 28 ventôse an IV (18 mars 1796) l'assignat est retiré de la circulation et échangé contre un nouveau billet : le mandat territorial. L'échange sur la base de 30 francs assignat pour un franc-mandat.

Créé en mars 1796, le mandat n'était pris officiellement qu'à 1% de sa valeur nominale initiale en février 1797.

Le 16 pluviôse an V (4 février 1797), le Directoire démonétise le mandat et revient au numéraire.

Les billets de confiance

Après la mise en service des assignats, la monnaie métallique disparut très vite de la circulation. Mais jusqu'en 1791, la plus petite valeur d'assignat en circulation était de 50 livres somme relativement importante. Ceci entraîne un énorme désordre monétaire dans le petit commerce et dans la vie quotidienne des personnes les plus démunies. Pour pallier cet état de fait, certaines municipalités ou caisses patriotiques émirent des bons de petite monnaie ou billets dits de confiance échangeables contre des assignats. Pour éviter un tel danger de prolifération de monnaies locales, la Convention décide le 4 janvier 1792, la création d'assignat de petite valeur et l'arrêt de la circulation de billets de confiance.

Pendant cette période 9 villes avaient émis des billets : Poitiers, Charroux, Châtellerault, Civray, La Trimouille, l'Isle Jourdain, Loudun, Montmorillon, St Savin.

Le franc

Le franc fut créé au XVI° siècle pour payer la rançon de Jean le Bon. C'était une monnaie d'or, dont le type était un chevalier casqué, sur son cheval, et qui correspondait à 3,877 g d'or fin. Sous Charles V, un franc fut frappé, avec pour type le roi à pied, debout sous un dais. Sous Charles VII, la valeur du franc fut réduite à 3,16 g et, en 1575, un franc d'argent fut frappé à Paris. A la suite des baisses successives, Louis XIII décida que le franc cesserait d'être une monnaie réelle, mais subsisterait en tant que monnaie de compte, d'après son poids.

Le 15 août 1795 (28 thermidor an III), la Convention nationale fit du franc l'unité monétaire légale, correspondant à une pièce de 5 g d'argent. Le 17 germinal an XI (7 avril 1803), la frappe de l'or fut rétablie sur la base d'un rapport de 15 1/2 avec l'argent. Des pièces d'argent et d'or de différentes valeurs furent mises en circulation.

 

PRIX DE QUELQUES DENREES A POITIERS

( OCTOBRE 1766 A FIN SEPTEMBRE 1767 )

une livre de boeuf 5 sols
une livre de beurre salé 10 sols
une livre de beurre frais 12 sols
une livre de laine 22 sols
une livre de chanvre salle 6 sols
une livre dite en poupée 12 sols
une aune toile dite de brin 30 sols
une livre de laine en poupée 14 sols
une aune de toile dite de brin 36 sols
le cent bon foin pré haut 3 livres
le cent dit pré bas 50 sols
le cent dit mauvais pré 40 sols
le cent fagots de paille 14 livres
le cent fagots bois de bouton 16 livres
le cent dit de branchages 12 livres
le cent dit de râclage 6 livres
la cordée gros bois à brûler 15 livres
la cordée dit menu bois 12livres
le cent fagot de javelle 10 livres
millier tuisle platte et courbe 8 livres
pot d'huile de noix 40 sols
la pipe vin-pineau rendue à Poitiers 70 livres
la pipe vin commun rendue à Poitiers 60 livres
un chapon 12 sols
une poulle 9 sols
deux poulets 7 sols
une oie grasse 24 sols
une canne 8 sols
deux pigeons 5 sols
une perdrix rouge 16 sols
une ditte grize 12 sols
un agneau 25 sols
un cochon de lait 30 sols
un lièvre 16 sols
un fromage 5 sols
une douzenne d'oeufs 4 sols
un saumont 7 livres
une douzenne d'anguilles 3 livres
une livre sire jaune 32 sols
une livre ditte blanche 36 sols
un thonneau de chaux 8 livres
le millier de briques 8 livres
cent grands carreaux de four 5 livres
millier de carreaux ordinaires 10 livres

 

PRIX D'UN BOISSEAU DU MINAGE DE GRAINS ET FRUITS

( OCTOBRE 1766 A SEPTEMBRE 1767 )

 

froment 32 sols
seigle 31 sols
meteil 25 sols 6 deniers
orge froment 26 sols
meture 21 sols 9 deniers
orge 15 sols
baillarge 17 sols
drogée 14 sols
avoine 10 sols 3 deniers
voisse 23 sols 6 deniers
jarousse 26 sols
pois verts 45 sols
mongettes 32 sols
fèves noires 24 sols
noix 24 sols
amandes 30 sols
chataignes 21 sols
lor="#000000" size="2" face="Verdana">24 sols amandes 30 sols chataignes 21 sols